J'aime plus les trains
Dix minutes, c'est le temps qu'il me reste avant que mon train ne chemine vers de lointains horizons. Coup de chaud et mal de dos j'hâte le pas sur le quai en traînant une valise, un cabas et mon sac à main. Le tout chaussé sur des talons de 8 cm et habillée trop chaud vu qu'en ce moment tu sais jamais quel temps il va faire! Mon e-billet dans une main je guette le numéro des voitures. Départ de dernière minute j'ai réservé ma place sur internet une heure auparavant.
Voiture numéro 5. Je monte, essouflée, ma vie sur les épaules. La porte semi-automatique - qui se referme toujours hyper vite - s'ouvre et là surprise, en bout de train, je me retrouve dans un minuscule wagon. Je distingue tout de suite trois carrés de quatre places chacun et quelques fauteuils-strapontins disposés en ligne, sans tablette et sur le côté. Oh my god. Je regarde le numéro de mon siège tout en implorant je ne sais qui. 25. Et bim. Le verdict tombe comme avec le chapeau de Poodlard : Strapontin ! Je regarde autour de moi, l'air hagard, case, non sans mal, mes affaires et pose mon popotin sans conviction.
A ma gauche une petite tête blonde aux lunettes colorées tient une console de jeux à la main. Une jeune trentenaire à la voix pleine d'angoisse donne les dernières recommandations à sont petit bout, d'à peine six ans, et lui mets son billet dans la main. Le bambin au tee-shirt imprimé Tortue Ninja ne dit pas un mot mais acquiesce de la tête. Prendre le train tout seul à l'air d'inquiéter bien plus maman que sa progéniture aux yeux bleus. La mère embrasse son enfant, sort les larmes aux yeux et lui fait par la fenêtre des signes de la main avec un sourire crispé.
La porte s'ouvre une femme dodue, suante et essoufflée s'engoufrent dans la boîte qui nous sert de wagon. Exténuée elle s'arrête et s'exclaffent entre deux râles de respiration : "Ah bah d'accord. Bien. C'est quoi ces places??". Parce que, oui, bien sûr, sa place c'est la 26. A ma droite. La femme corpulante hisse ses deux énormes valises dans la "cage à bagages", écrasant avec poid les sacs du dessous. Titubant, elle tente de rejoindre son strapontin quand elle trébuche et amortit sa chute...sur moi. Excuses entre deux soupirs, la bien portante rejoint enfin sa place, collée à mon avant-bras.
Encerclée de gauche à droite, je suis et je sens déjà l'exaspération m'envahir. Je prends une grande inspiration, ferme les yaux et respire par le ventre. Face à moi, un carré de quatre places. Une jeune femme brune est assise, écouteurs dans les oreilles et tête contre la fenêtre. Enfin une qui à l'air "normal". Tout comme le cinquantenaire face à elle, plongé dans la lecture d'un roman policier.
Trois minutes et le train prend sa route quand rebelote la porte. La voiture s'apprête à acceuillir de nouveaux habitants. Une poussette fait son entrée. Aux commandes de l'engin une gamine - 20 ans pas plus - qui s'adresse sur un ton des plus méprisant à la femme qui l'accompagne. Très vite la situation est claire. Trois générations débarquent : Fille, mère et grand-mère. D'entrée de jeu ça sent le gros lot. Le client parfait pour Confessions Intimes. Le cas social dans toute sa splendeur. - Ni voyez ici aucun mépris ni médisance mais un simple constat et une réalité. A lire mon article Confessions Indignes - Une hypothèse qui va vite se confirmer. La jeune mère, costaud au cheveux teints et gras, porte un bas de survêtement bleu marine et un marcel rose au décolleté démonstratif. Agressive elle rale contre sa mère, fait de grands gestes et prend un accent racaillou de la cité. Elle parle de sa fille en disant "la ptite" et finit toutes ces phrases par "T'as vu?". Mémé n'est pas mieux. Blonde décolorée aux racines noires bien avancées, la femme chétive aux dents jaunies par le tabac répond d'une voix roque et tente avec difficulté d'aligner trois phrases dans un français correct. Bien sûr, "la ptite" se réveille et pousse des cris dans son bolide. Une séquence qui me fait regretter de ne pas avoir une caméra sous le bras.
C'est à ce moment que retentit le célèbre et insoutenable jingle de la SNCF. Le train va partir et le personnel nous souhaite un bon voyage. Merci. Oui, merci la SNCF, pour ce voyage confortable à prix d'or qui s'annonce...long. C'est officiel et définitif, j'aime plus les trains.
Un coup de gueule incontournable
La Société Nationale des Chemins de Fer. Et quelle société messieurs dames! Dictature d'un monopole qui dure depuis 1937. Le TGV peut aller vite et être pratique, certes. - en même temps c'est mieux quand tu t'appelles Train à Grande Vitesse - Les billets sont cher voire très cher. Un exemple concret : Un aller simple Paris-Nancy avec une carte 12-25 peut te coûter 60 euros. Pour 1h30 de train, c'est pas mal. 45 Euros, c'est en moyenne le prix le plus bas pour un Paris-Nantes toujours en 12-25. Un voyage qui dure 2 heures. Pour 5h de train de la capitale vers Montpellier en tarif normal tu devras débourser 110 euros. On pourrait continuer longtemps... A quoi correspondent ces prix? Comment fluctuent-ils? En fonction de quoi?
Le service devrait être à la hauteur du prix versé par le client. Or, à la SNCF ce n'est pas le cas. Mon histoire -réelle et vécue- illustre bien mon affimation. J'ai payé un billet normal et je n'ai pas eu une place normale. Et vu le prix, désolé mais ça donne envie de râler. Sans oublier les fameux retards caractéristiques à la SNCF. Oui, il y a des évènements qui ne leur sont pas imputables. Intempéries, suicides, vols de câble... Mais bon sang ces problèmes existent depuis la création des voies ferrées. Comment se fait-il qu'en 80 ans la SNCF ne proposent aucunes solutions de secours et d'adaptation à ce genre de situations récurrentes??? Rester aujourd'hui 10 heures coincé dans un train parce que ce dernier a percuté une vache ce n'est plus possible. Chaque année il neige quelque part en France. Chaque année des dizaines de personnes décident d'en finir avec la vie sur les rails. Plan B, vin diou, PLAN B. Et ce fameux remboursement qui n'est qu'un pur simulacre. Transformée en avoir sur un autre voyage de la SNCFen réalité, la somme n'est donc jamais restituée aux consommateurs et restent dans les caisses de la société. C'est épique, ça c'est sûr. En parlant d'EPIC...
ÉPIC, entreprise publique chargée de la gestion d’une activité de service public industriel et commercial, la SNCF règne en maître absolu sur le marché ferroviaire français. 32 000 km de lignes, c'est en moyenne 14 000 trains qui circulent par jour. Des trains qui transportent 1 milliard de personnes par an. Son chiffre d'affaire, en progression, atteint au premier trimestre 2012 les 8,15 milliards d'euros. Geant de papier, la SNCF est loin d'adopter un comportement digne de son statut. Un groupe qui se dédouanne sans arrêt et accuse le coup à tout va. C'est un scandale. Sans parler des grèves à outrance, surtout en période de vacances et de fêtes, qui pénalisent ceux qui n'y peuvent rien.
Dernière abbération en date, l'interview récente d'un porte parole suite à un retard de plusieures heures causé par un suicide. L'homme au micro explique sur un ton grave, transpirant de fausse compassion, qu'il y a un vrai problème de mal être en France au vue de l'augmentation du nombre de suicides. Non mais je rêve. Mec, on ne te demande pas une réflexion philo-psychologique sur le malaise de l'être! C'est pas ton boulot! Des suicides sous un train il yen a eu, il y en aura encore donc trouve une alternative! Une justification à côté de la plaque et intolérable qui reflète bien l'esprit de la SNCF.
Alors quand j'entends siffler le train (Richard Anthony, si tu m'entends) je n'ai qu'une envie, prendre le volant.
Colette, talent contemporain de l'ancien temps
Mon papa c'est un bout de moi. C'est un vrai papa qui m'a élevé, aidé, instruit et qui continue à le faire aujourd'hui. C'est une chance, j'en ai conscience même si ça n'a pas été toujours le cas. Je me revoie à la quinzaine, lever les yeux au ciel quand il me definissait le sens du mot honir ou quand il me citait un vers d'Alphonse Daudet.
Mon papa c'est une sorte de psycho-philosophe littéraire. Incalable sur les notions philosophiques, il aborde avec aise et connaissance divers concepts de la psychologie. Ce qui fait parfois de lui un OVNI. C'est un puits de culture. Il sait tout sur tout. Je l'admire - oui, je fais mon oedipe en quelques sorte -. Quoiqu'il en soit je lui dois tout. Je lui dois d'être là et d'être ce que je suis. Et je lui dois surtout une gigantesque bibliothèque qui a, au fil des ans, pris du volume et grandit avec moi.
Mon papa m'a offert de nombreux livres et certains ont marqué ma vie. Mais le coup de coeur peut aller parfois au-delà du bouquin. Un jour, il me donne La vagabonde. Il prend un crayon et surligne quelques phrases dans les dernières pages du livre en disant "ce passage est pour moi un des plus beaux qu'on peut trouver dans la littérature française." Et comme toujours, il avait raison. Outre mon engouement pour le roman, mon sentiment d'appartenance au personnage principal et mon admiration pour le style d'ecriture, je fus submergé par une envie criante de connaître la femme derrière cette plume. Et j'ai bien fait.
"Sido", c'est son ptit nom, le diminutif de Sidonie. Elle choisira son nom de famille comme pseudonyme, comme signature, Colette.
Sa vie, son oeuvre
Fiancée à 19 ans, un an plus tard Colette se marie un jour de mai 1893 à Henri Gauthier-Villars, alias Willy, journaliste connu, critique musical et littéraire. Très vite la jeune femme est affectée par les infidélités de son mari. Mal être et souffrance qu'elle couche dans ses écrits, décrivant le chagrin d'amour, la déception et la trahison dans une rare beauté littéraire... Dans le sillage de Willy, Colette accède aux salons littéraires et musicaux, chez Mme de Caillavet, Rachilde, Mme de Saint-Marceaux. Elle y croise Anatole France, Proust, Fauré, Debussy, Ravel et bien d'autres plumes... Elle se lie d'amitié avec certains comme Marcel Schwob et Marguerite Moreno qui deviendra sa meilleure amie.
Colette, 18 ans.
En 1900 elle a 27 ans. « Un an, dix-huit mois après notre mariage, M. Willy me dit : - Vous devriez jeter sur le papier des souvenirs de l’école primaire. N’ayez pas peur des détails piquants, je pourrais peut-être en tirer quelque chose… Les fonds sont bas. » (Mes apprentissages, 1936). C'est ainsi que née Claudine à l'école. S'en suivit les succès de Claudine à Paris, Claudine amoureuse, Claudine en ménage puis en 1903 Claudine s’en va. « Je m’éveillais vaguement à un devoir envers moi-même, celui d’écrire autre chose que les Claudine. Et goutte à goutte j’exsudais les Dialogues de bêtes, où je me donnais le plaisir, non point vif, mais honorable, de ne pas parler de l’amour » (Mes apprentissages, 1936).
Une femme du futur en quelque sorte. Mais surtout une femme qui reste inconsciemment tributaire des hommes. La belle plume voit sa vie rythmée par ses relations intimes. Les hommes, encore et toujours les hommes. Une femme libre qui ne l'est peut être pas tant que ça... On peut tout de même ici saluer la gente masculine. Les souffrances qu'elle couche sur papier suite à ses déceptions et chagrins d'amour en valent la peine.
« J’ai cru autrefois qu’il en était de la tâche écrite comme des autres besognes ; déposé l’outil, on s’écrie avec joie : ‘Fini ! et on tape dans ses mains, d’où pleuvent les grains d’un sable qu’on a cru précieux… C’est alors que dans les figures qu’écrivent les grains de sable on lit les mots : ‘A suivre…’ » (Le Fanal bleu, 1949)
Comme dans un film
4h12. C'est la dernière heure que j'ai vu flotter sur mon mur. J'ai un réveil spot qui affiche, en mode disco et couleur au choix, l'heure sur le mur. Certains font bien la simulation de la lumière du jour... Oui, c'est bizarre mais c'est moi.
7h30. J'ouvre les yeux. Une envie pressante me fait sortir lourdement de mon lit. Mon corps enquilosé se traine vers la salle de bains. Enfarinée je calcule mal mon coup, titube en ouvrant la porte et me sert du mur pour amortir le choc. Après avoir fait ce que j'ai à faire je reprends, à l'envers, ce qui me paraît être le parcours du combattant. Je plonge dans ce qui me paraît être un champ de soie. Sereinement, en ayant l'impression de planer à cent mille.
9h07. Je ne sais plus qui je suis, où j'en suis, où je suis. Tout ce que j'entends c'est un bruit. Je rêve ou c'est réel? Le bruit. En l'entendant je l'imagine. Je vois une main, fermée. Un poing qui cogne contre quelque chose. On tape. Oh my god on frappe à ma porte. En une demie seconde je suis en position assise. Je ne bouge plus. Immobilisée, encore toute engourdie entre l'éveil et le sommeil, je ne peux réagir dans l'immédiat. Un autre bruit plus perçant retentit. La sonnette. Deux fois de suite. La ou les personnes derrière la porte insistent. Je vis un cauchemar éveillée. Puis, plus rien.
9h15. Dans un état proche de la léthargie je me suis remise à l'horizontal quand un nouveau bruit me secoue jusqu'au fond des tripes. L'interphone. Mais f****, c'est quoi ce délire ?!? D'un coup, d'un seul, je suis sur mes deux pieds. Je ne réponds pas. Qui est-ce? A cette heure là? Je n'attends ni technicien téléphonique, ni facteur pour un colis, ni sexboy pour une party matinale! J'attends, intriguée et un peu inquiète. Je ne bouge plus. Deux, trois ou quatre minutes passent. Impossible d'évaluer le temps passé avant qu'un bruit connu refasse son apparition. On frappe à la porte. Encore. Oh my god! Mon côté grosse poule mouillée reprend le dessus. Je ne bouge toujours pas. Et là se joue un scénario des plus angoissant. Un bruit de clé qui tente de s'introduire dans ma serrure. On essaie d'entrer chez moi. Que dois-je faire? Rien. Etre pétocharde ça peut aussi sauver la vie. - j'ai une vraie tendance à la parano - Ayant fermé ma porte, comme à l'accoutumée, à double tour avec la clé dans la serrure, impossible de fourrer quoique soit dans le verrou! Ah je l'ai eu. L'ennemi bat en retraite. Moi, je reste bouche bée, entre panique et interrogations.
10H49. Douchée, apprêtée, pomponnée, talons chaussés. Mon sac sur l'avant-bras, je suis prête. Direction, boulot! Je ferme derrière moi tout en ayant toujours à l'esprit cette tentative d'intrusion. Je relève la tête et là, tout d'éclaire. Sur le seuil de ma voisine, un petit post-it vert fluo trône au beau milieu de la porte. Un nom et des chiffres. C'est l'effet domino. Tout s'enclenche et tout s'explique. C'est son nom et les chiffres sont ses références électriques. Un agent est venu relever les compteurs. Il a frappé. N'ayant aucune réponse il s'est adressé à la gardienne qui a le double de mes clés. C'était prévu. J'ai oublié.
Humeur du jour, bonjour. La journée commence mal.
Sea, sex and blood
9h ce matin. Je dors encore quand un bruit strident me sort douloureusement des bras de Morphée. L'interphone. Ca sonne. F****, c'est l'opérateur téléphonique chez qui je viens d'ouvrir un contrat pour une box. Le magicien, le sauveur, limite Merlin l'enchanteur. Le mec, en un coup de baguette magique - ou de pince monseigneur - va enclencher Internet. Ca fait un mois que j'attends. Il est grand temps. Les clignotants s'allument. L'appareil fonctionne. Merci Môsieur. Au revoir Môsieur. Enfin, oui enfin je vais pouvoir regarder avec outrance et sans limites les épisodes manquants de mes séries favorites. Pouvoir enfin rassasier ma soif d'épisodes, mon addictosérie. Mélange de soulagement et d'éxcitation je lance le tout et dans quelques heures...c'est visionnage.
Et j'en ai régardé, je peux vous le dire. Entre Grey's Anatomy, The Mentalist, Esprits criminels et Fringe, dont je vous détaillerai le tout dans des billets respectifs, mon coup de coeur revient aujourd'hui à TRUE BLOOD, saison 5.
L'été annonce toujours le début d'une histoire, de vacances, de soleil... Sea, sex and sun. Dans l'univers de l'addictosérie l'été est plutôt synonyme de vide, de désert, de "vacances forcées des séries". La trève estivale n'existe pas qu'en politique mais aussi dans le monde télévisuel. Heureusement quelques rayons de soleil entravent cette pénombre - et ouf, nous on ne brûle pas au soleil - et de rares séries démarrent à l'aube de l'été. C'est bien connu les vampires font tout à l'envers... Sea, sex and blood.
Virée sanglante en Louisianne
C'est parti pour un voyage géo-spatial.... Bienvenue en Louisianne sur le continent américain. Entre marécages humides et crocodiles aux crocs affutés se trouvent une petite ville qui répond au guilleret nom français de Bon Temps. Mais comme dit l'adage... Mefiez vous des apparences. Difficile de prendre du bon temps dans une ville où coexistent humains et vampires. La loi y est claire : ils doivent vivre dans une cohabitation pacifique, les vampires ayant trouvé un substitut au sang pour se nourrir. Le True Blood, servis frais et en cannette. Le True Blood se décline par groupes sanguins selon les goûts de chacun. Un melting pot honorable mais qui va s'avérer moins paisible que prévu...
L'anti-thèse du vampire de pacotille
Et là attention les yeux jeunes amis... True Blood vous entraîne dans une tornade de suspens, de sang, de sexe, de drogue, de rage, de passion et d'étranges monstres et autres créatures sortis tout droit des ténèbres. On parle ici de VRAIS vampires. Méchants et violents, au teint livide et aux canines acérées, sans cesse en colère et en ruth, ils se déplacent a la vitesse de la lumière et brûlent au soleil. Et non, eux ne brillent pas au soleil comme le charmant vampire Edward Cullen du célèbre et fade Twilight. Malgré tout, les personnages sont vite attachants voire attirants dans ce monde effrayant et si attrayant... l'auteur de Lire le cerveau, Pierre Cassou-Noguès s'est interrogé sur ce que représentait pour nous le vampires. Selon lui dans True Blood le vampire "garde le côté aristocratique des premiers vampires de la littérature fantastique. Il s'est aussi rapproché de l'humain avec lequel il cherche à sympathiser." C'est exactement ça! Le vampire de True Blood est tout droit sorti de la renaissance. On pourrait le croire meilleur ami de Louis XIV. Une attitude monarque et ancestrale qui évolue dans nos sociétés contemporaines puisque l'action se situe à notre époque. Un anachronisme qui plaît et qui s'imbrique à la perfection.
Le fondateur de ces créatures n'est autre qu'Allan Bell, un génie en la matière (père de la série Six feet under et scénariste du magnifique et dérangeant American Beauty). Inspirée des romans La communauté du Sud de Charlaine Harris la série voit le jour en 2008, diffusée sur HBO. Chaque saison compte 12 épisodes de 52 minutes. La 5e saison débute aux Etats-Unis et sans spoiler les trois premiers épisodes...it's so delicious...
Sookie la star
Tout l'enjeu tourne, comme le plus souvent, autour d'une fille. Et oui les femmes, elles, encore et toujours. Et celle-ci je vous l'affirme, elle est gratinée. Sookie Stackhouse - déjà quand ton prénom c'est Sookie... - elle est jeune, elle est blonde, elle est belle et amoureuse d'un vampire fou d'elle mais oh my god Sookie, qu'est ce qu'elle est niaise. Décrite au départ comme une serveuse télépathe - même les humains à Bon Temps sont louches - Sookie dévoilera sa vraie nature au fil des saisons...alerte spoiler! Seul indice, Sookie est en réalité une créature à laquelle je m'apparente bien souvent... (vous n'avez qu'à lire tout mon blog si vous voulez savoir!).
Sookie a un frère. Le sexy et hot Jason. Véritable queutard au QI un peu moins élevé que la moyenne Jason enchaîne les conquêtes des plus fantasmagoriques. Et pour le plus grand plasir des femmes, il le fait le plus souvent torse nu ou en tenue légère. Sookie est amoureuse d'un vampire et pas de n'importe lequel. Bill Campton, âgé de plusieurs centaines d'années ce vampire au passé sombre et mystérieux tourmente l'esprit de Sookie et le mien. Mais celui qui me perturbe le plus reste sûrement LE sex symbol de la série : le vampire shérif, Eric Northman...qui viendra troubler l'âme de la gentille Sookie. Torride, sexuel et érotique, Eric, si tu m'entends je t'offre ma gorge avec désir.. Grrrrrr !!
Je vous laisse découvrir si vous ne les connaissez pas encore les autres personnages... Entre Tara la meilleure amie, entourée d'une mère alcolique possédée par un démon et de son cousin Lafayette, un dealer de V (sang de vampire) gay exhubérant et cuisinier à ses heures au Merlotte. Bar où travaille Sookie tenu par son ami Sam, un métamorphe qui se transforme en chien, chouette, cheval..selon les envies. Sans oublier tous les autres vampires, loups-garous et autres ménades qui défilent tout au long des saisons.
Frissons et émotions au rendez-vous
Les génériques peuvent être, dans certains cas, déterminant dans l'affection que je vais porter à une série. La musique me marquera à vie. Comme une empreinte gravée en moi qui s'enclenche aux premières notes du générique. Et celui là c'est une bombe qui donne le ton... clique
Outre le jeu splendide des acteurs, Anna Paquin, Stephen Moyer, Alexander Skarsgards..., le succès de la série doit aussi beaucoup au scénario et à la mise en scène. Loin de toi l'idée de tomber sur un conte fantastique. True Blood n'est pas une gentille fable. L'histoire ne finit jamais vraiment bien. Scènes de meurtres en version gore, d'éxecutions à la gorge tranchée, de sexe violent à outrance et sans censure, True Blood est définitivement déconseillé aux moins de 12 ans...mais tellement parfait pour les plus de 25 ans! J'ai parfois caché mes yeux derrière mes mains, je l'avoue. Mais comme dans toutes bonnes séries qui se respectent on veut connaître la fin, on veut voir les personnages évoluer, donc la semaine suivante...on remet ça avec excitation. Loin d'être déçue, c'est avec enthousiasme que j'entame la cinquième saison.. et je vais la dévorer avec plaisir.
Angoisses et frayeurs ont souvent été balayés grâce à ma tendre Sookie. Impossible de ne pas rendre hommage aux diverses séquences nigaudes.. En mode loveuse, elle pousse des cris, gémit, pleure et tout ça par amour. Le tout avec une robe à fleur des années 30 et ses boucles d'or flagellées par le vent. Oh my god dans ces moments là elle me fait plus rire que pleurer.
Alors si tu n'es pas encore un mordu de la série, croque et tu en redemanderas! Si comme moi tu es déjà accro alors patience et n'oublie pas Friends Don't Let Friends Drink Friends !! (Ami de True Blood si tu m'entends)
D'autres billets sur True Blood...bientôt !
Confessions Indignes
Tous les mois, un vendredi, voire deux, en troisième partie de soirée, la première chaîne de France - ou plus - diffuse une émission qui ne voit pas son audience baissée depuis une décennie - déjà -. Un programme qui détend, vous vide le cerveau - comme de nombreux existants - mais qui surtout vous fait rappeler à quel point vous êtes normal. CONFESSIONS INTIMES.
L'émission de l'improbable
A son démarrage en 2001, diffusée le mercredi puis le lundi en deuxième partie de soirée, Géraldine Carré nous présentait des reportages au coeur des couples, des familles et des passions. Isabelle Bres lui succèdera en 2003 puis Marion Jolès reprit le flambeau en 2009. En 10 ans l'émission a diffusé plus de 300 témoignages...et pas des plus communs. Du classique.. "Je suis jalouse maladive", "Mon mari se prend pour Johnny"... Au plus incongru "Ma femme aime plus sa voiture que moi", "Je veux être une star du porno mais mon homme ne veut pas"... En passant par le plus pathétique "Ma femme m'insupporte", "Je préfère mon chien à mon homme"....
Et c'est parti pour 1h30 de témoignages successifs. Embarqué dans le quotidien de ces gens une voix off nous raconte leurs histoires. "Jeannine a 55 ans, elle vit depuis 30 ans avec Robert mais l'homme de sa vie c'est cette petite touffe de poils.. Un caniche nain qui répond au doux nom de Trésor." Chaque reportage est découpé par séquences : Jeannine fait le repas pour son Trésor et par pour son mari. Jeannine va au cinéma avec son Trésor et son mari. Jeannine dort dans son lit entre Robert et son Trésor. Evidemment Robert est furax et dépressif. Il pique des crises, claque les portes et n'a qu'une envie : éliminer Trésor. Sans oublier les enfants du couple, jeunes adultes qui ne vivent plus à la maison familiale, qui tentent désespérement de ramener leur mère à la raison. "Maman, Papa est plus important qu'un chien."
Entre ces séquences subliminales chaque protagoniste peut s'isoler dans une pièce de la maison - même si chaque fois qu'on y pense on les voit assis sur la cuvette des waters - et peut se confier en toute liberté devant une petite caméra posée sur pied - ou sur le bord du lavabo - . C'est un des petits plus de l'émision et les réalisateurs en sont fiers. C'est pour eux le moyen d'entrer dans une intimité des plus profonde. Laisser le sujet seul face à soi même et à sa réflexion qu'il peut mener à voix haute devant l'objectif. Parce que oui les gens se livrent plus facilement quand ils sont seuls - et bien remontés après une bonne engueulade bien provoquée par la production - . On assiste donc en gros plan à la déblatération de sentiments, de refoulements, de calomnies, de torrents de larmes et d'une cascade de fautes de français.
Mais le vrai plus de l'émission c'est sans aucun doute la dernière partie : l'arrivée du psy qui va résoudre tous vos problèmes. Confessions Intimes n'a pas qu'un côté voyeur. Que dirait-on si l'équipe TV ne faisait que filmer et narrer la détresse des gens sans leur venir en aide !?!?! Confessions Intimes c'est un voyeurisme à finalité sociale. Avec générosité la production offre aux familles en détresse les services d'un psychologue. Celle du moment c'est Karine GrandVal. Jolie trentenaire élancée à la longue chevelure de blé et aux grands yeux noisettes, toujours bien apprétée. La sequence démarre quand elle appuie sur la sonnette. S'en suit la petite séquence bien mise en scène du "Bonjour c'est Karine, je suis psy et je viens vous aider. Quel est votre problème? Parlez moi. Je vous écoute." Le couple regarde les séquences de conflits véhéments tournées par la production. Karine les fait parler, leur ouvre les yeux. "Jeannine, tu ne peux pas servir du paté pour chien à Robert et du foie gras à Trésor." Jeannine pleure, s'excuse et promet de changer. Et le reportage prend fin sur le ralenti d'un gros baiser entre Jeannine et son Robert sur fond d'une petite musique qui rend godiche.
Incroyable mais vrai
Longtemps je me suis dit: "Impossible, ils sont payés. Ce sont des acteurs. Les gens comme ça n'existent pas." Comment peut on se laisser filmer dans des moments pareils? Comment faire abstraction de l'équipe technique qui se trouve dans sa salle de bains ou au pied de son lit? Parce que la production l'affirme...la clé, c'est de se faire le plus petit possible pendant les tournages... - avec des caméras de 6 kilos sur les épaules et une perche de 3 m de long pour ne rater aucune insulte et autres dérapage verbal -
Des doutes qui ont persisté jusqu'à ce que je voie par moi-même travailler les équipes de Confessions Intimes. Dans la tour de TF1 Prod une rédaction s'active et passe de nombreux coup de fil. "Mais vous avez combien d'enfants trisomiques sur les 8?" "Vos tocs se caractérisent-ils par des insultes ou des crachats?". Bienvenue dans l'équipe de casting. Et oui parce que tout commence par là. Et c'est à eux que je tire mon chapeau... Trouver des BDR - bout du rouleau - qui vont accepter d'ouvrir les portes de leur vie et de montrer en toute sincérité l'enfer qu'est devenu leur quotidien. Et ça c'est fort. Et au vu du résultat de certains témoignages je dirai même c'est très fort. Ce n'est donc pas un mythe. Les sujets de Confessions Intimes sont des vrais.
C'est à ce moment qu'intervient l'étude du cas par cas - du cas social surtout - . Deux régions arrivent en tête : j'ai nommé le Nord et la Côte d'Azur. Bienvenue chez les cht'is et chez les cagoles, c'est la perle assurée. "Je suis le sosie de Pamela Anderson" habitera à Nice et le "Mon mari est fan de tuning et préfère ses voitures à moi" sera d'un petit village à 30km du Havre. C'est applicable à 99,9% des cas.
Mais Confessions Intimes c'est surtout des petites phrases, des petits pics qu'on retiendra. Des proverbes réformulés aux nouvelles règles de grammaires. C'est édifiant et inimaginablement réel. Décorée des Gérard de la France d'en bas en 2008, on peut le dire Confessions Intimes le mérite.
Concluons par le ressenti final qui à chaque fin du programme est identique.. "Quelle est bien ma vie". Alors MERCI, oui merci Confessions Intimes de me rappeller à quel point je suis normale et que ma vie elle est trop bien.
Sex and The City ou le miroir féminin
1h30 du mat'. L'insomnie fait son entrée. La télécommande chauffe. C'est l'heure du zapping. Quand d'un coup l'écran s'illumine sur la petite chaîne qui monte. SEX AND THE CITY. L'immuable rediffusion qui passe quelque soit l'heure. Impossible donc de ne pas vous parler de Sex and the city. Quelle femme arrivée à 25 ans n'a pas vu au moins une saison entière de cette genialissime série?!? Alors direction Manathan car Sex and the City c'est aussi un voyage dans un des arrondissements les plus célèbres de NewYork. Grâce aux quatre copines on déambule dans les rues, bars, musées et galeries d'art du coeur culturel de New York... C'est parti..
Le monde au féminin
Sex and the city c'est avant tout pour moi.... tin tin tin tin tintin tintin tin.. Vous aurez tous reconnu ce générique entraînant. Ou au moins je vous aurez donné envie d'allez cherchez et écoutez la BO dont je vous parle! Allez, c'est cadeau. Clique!
Non. Sex and the city c'est avant tout une héroïne hors norme mais abordable au point où on a toutes l'impression d'être Carrie Bradshaw. Célibataire New Yorkaise, journaliste chroniqueuse à ses heures, Carrie écrit. Ses récits sur sa vie - privée plus que professionnelle - et celle de ses amies rythment au son de sa voix les épisodes.
Ses amies, justement. N'ayons pas peur de le dire... A la fin de la série je connais le métier des quatres copines mais j'en sais bien plus sur leur tableau de chasse et leur trips érotiques. Elles sont quatre. Elles sont belles. Elles sont intelligentes et mènent toutes une carrière de front. L'indécise Carrie Bradshaw, La vertueuse Charlotte York, l'autoritaire Miranda Hobbes et la libertine dévergondée Samantha Jones. Chaque femme d'aujourd'hui se reconnaît forcément dans chacune d'elles. Au moins un peu.
Des filles au masculin
Quatre copines entre 30 et 40 ans alternant vie de célibat, concubinage et voire mariage. Avec plus ou moins de réussite...mais je ne jouerai pas ici les spoilers! En tous cas elles n'ont aucun tabous et se raconte leur vie sexuelle en toute franchise et liberté. Ca parle mec, ca parle cul et c'est parfois cru! Mais on aime ça! On peut le dire "Elles fument, elles boivent, elles b***** ". Plus qu'inspirée du receuil de chroniques écrites par la journaliste Candace Bushnell le récit original est encore plus cynique et sombre. A savoir, l'adaptation télé a supprimé toutes les allusions aux drogues dures même si on a bien compris que la fumette était chose courante dans le girly groupe...
C'est sûrement l'ingrédient indissociable au succès de la série : l'histoire et ses personnages. Enfin une série vraie où l'on n'a peur ni de la réalité ni des mots. On ne va pas refaire le monde, ni l'histoire de la sociologie.. On connaît les conséquences de l'émancipation des femmes sur leur mode de vie... Aujourd'hui plus attachée à sa carrière professionnelle la femme de 35 ans peut être célibataire ou dans des relations successives, quelles soient plus ou moins longues. Et oui, la femme des années 2000 est plus libre dans ses paroles que la femme des années 50. Ce qui peut donner... Sex and the city.
Il y a quand même une chose que je ne partage pas avec Carrie...c'est son goût vestimentaire. Entre mélange improbale de couleurs, frou-frous et grosses fleurs...Un look incroyable qui a parfois créer des tendances. Véridique. Mais, et là c'est un MAIS, je partage sa passion pour les chaussures. Plus particulièrement les Louboutin dont je suis férue et dont elle fait allègrement la publicité au fil des saisons.
Sex and the city c'est aussi des actrices de talent. Sarah Jessica Parker a su faire vivre son personnage jusqu'au bout. Au point d'être totalement assimilée à son protagoniste fictif, au vue de sa carrière "post Sex and the city". Le talent c'est aussi l'écriture, la création des rôles, la mise en scène, la réalisation. Sex and the city a connu un succès dès son démarrage en 1998 et jusqu'à l'arrêt de la série en 2004. Chaque épisode dure en moyenne 25 minutes. Le format est court et les 6 saisons comptent une quinzaine d'épisodes. Son créateur Darren Star n'est autre que le père de Beverley Hills et autre Melrose Place. Il a déclaré dans une interview que ces quatre femmes étaient censées représenter toutes les facettes d'une seule femme...
En tous cas qu'on aime Carrie ou pas on a toutes eu un pincement au coeur à chaque coup tordu de celui qu'on déteste toutes : le méchant BIG, illusion de l'homme idéal. Evidemment on a toutes pesté devant notre écran contre Carrie quand elle rejette les bons pour garder le méchant Je ne peux trop en dire mais oui elles peuvent être agacantes et ont un côté "j'aime me jeter dans la gueule du loup". Certaines situations sont prévisibles et des réactions parfois attendues mais la série n'est pas décevante.
Une bande de copine la trentaine bien passée à la vie relationnelle et sentimentale piquante et agitée... Elles ont réussi leur vie sociale et professionnelle, avocate, écrivain, attachée de presse et gérante de galerie. Elles consomment des cocktails à outrance. Elle aiment les hommes et le sexe. Et surtout elles s'aiment. C'est donc sans aucun doute que vous les aimerez aussi..
Sex and the city c'est surtout une belle leçon d'amitié... "It's nearly impossible to find one person who will love you for you. I was lucky enough to find three" ( Carrie, si tu m'entends).
D'autres infos sur Sex and the city... bientôt !
Lady Heidi et l'addictosérie
J'écris les premières lignes de cette catégorie consacrée aux séries TV quelques heures après avoir regardé le dernier épisode de ma série phare Desperate Housewives (dossier DH). Je me l'étais promis.
Les premiers symptômes
Loin d'être précurseure en la matière, Desperate n'est pas la première série à m'avoir omnibulé et entraîné dans des récits de vies fictives, parfois passionnants et ennivrants.
Outre passons l'enfance et l'adolescence télévisuelle...Le club Dorothée et ses sitcoms français de qualité médiocre. Même si je l'avoue, Les Musclés, Hélène et ses garçons et autres Jacky et Corbier, étaient à l'époque distrayants.
Au temps de mes 13 ans une chaîne du service public diffusait tous les dimanche soir deux épisodes de la serie URGENCES. Pro John Carter et anti Doug Ross, j'affiche tout de suite la couleur. Installée confortablement dans le canapé j'en garde un souvenir d'excitation et d'attente. Un début d'addiction mais pas suffisant pour tomber dans la véritable addictosérie (Les symptômes de l'addictosérie).
La première rencontre c'était il y a 12 ans. La première image, une vue aérienne de Las Vegas. Le premier son, des sirènes de voiture de police.
CSI, Las Vegas plus connu sous le nom français Les Experts (dossier Les Experts). Gil Grissom et son équipe. Police scientifique qui récolte les indices, traverse les scènes de crimes et traque les criminels dans la capitale mondiale du jeu et de la fête, Las Vegas. La douzième saison vient de se terminer. 12 ans de meurtres et d'enquêtes avec lesquelles j'ai finalement grandi. Les Experts, saison 1, mon premier coffret DVD, devenu aujourd'hui obsolète mais surtout collector!
C'est aux alentours de ma majorité que l'univers des séries TV a pris un autre tournant...
Une love story américaine
L'histoire des séries télévisées a été dominée principalement par trois pays : la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, autant sur le plan de la qualité, que de la quantité. La série télévisée est le genre de fiction le mieux adapté à la télévision. D'un point de vue technique, les images ne sont pas recadrées, tronquées ou réduites pour tenir dans l'écran comme le sont souvent les films de cinéma. D'un point de vue narratif, la série offre un rendez-vous régulier (quotidien, hebdomadaire ou autre) dont l'objectif est de fidéliser le public.
Je vais tout de suite faire une distinction totalement subjective. Et je l'assume. Mon addictosérie concerne essentiellement les séries américaines. Même si je consacre quelques écrits sur des séries hors Outre-Atlantique (Séries des autres mondes). Apparues dans les années 50 les premières séries TV américaines sont des policiers et des westerns. Viendront ensuite se mêler la science fiction et le fantastique. On citera pour l'exemple type Star Treck ou encore Les Mystères de l'Ouest.
L'âge d'or de l'an 2000
Le virage dont je parlais quelques lignes plus haut arrive dans les années 2000, les séries américaines connaissent un nouvel âge d'or (après celui des années 1950) qui, d'après Alexis Pichard, auteur du Nouvel âge d'or des séries américaines (éditions Le Manuscrit), se caractérise par "une amélioration qualitative, une homogénéisation de la production, un immense succès public et une conscience sociale accrue". Pour ce professeur d'anglais, spécialiste des séries américaines, cet âge d'or est l'aboutissement d'une révolution entamée dans les années 1980 par les networks et dans les années 1990 par les chaînes du câble. En dix ans les séries TV ont changé de statut, notamment en France. Considérées comme des productions de basse gamme, elles ont pris de la valeur et même une dimension sociale. "Des programmes fédérateurs et démocratiques, réunissant aussi bien les classes populaires que les élites intellectuelles."
C'est aussi au milieu des années 2000 que les intellectuels et écrivains ont commencé à s'intéresser aux séries. Comme Barbara Villez qui publie en 2005 Séries télé. Vision de la justice ou encore Le meilleur des séries en 2007 de Martin Winckler. Aujourd'hui il existe même à l'université des masters consacrés à ces feuilletons populaires, des missions de recherches au CNRS, des séminaires en sociologie des médias. France Télévisions a même financé une étude consacrée à la réception de la série Urgences menée par la sociologue Sabine Chalvon-Demersay. Une collection dédiée aux séries vient de voir le jour aux Presses Universitaires de France dont les trois titres parus sont "The Practice", "Les experts", "Desperate Housewives". On annonce en août 24 heures chrono de Jean-Baptiste Jeangène Vilmer et pour la rentrée Six feet under du philosophe Tristan Garcia.
Attirance et distance
Parce que finalement que nous disent les séries américaines? Plusieurs avis divergent entre chercheurs, sociologues et autres écrivains. Je n'ai pas la bonne parole, j'ai ma propre réflexion existentielle (...ou pas) sur le sujet. Je te laisse donc te faire la tienne... Les séries américaines provoquent une compétition entre plusieurs visions du monde : une vision ultra-sociologique voire ultra-juridique et une vision psychanalitique. A toi de choisir...ou fais comme moi et combine le tout!
Bien sûr le message et l"image véhiculés par les séries américaines sont pour la plupart marqués par un projet puritain. Et j'ose dire à outrance pour les séries les plus médiocres... L'austère et prude famille ultra coincée du pasteur de 7 à la maison me vient aussitôt à l'esprit! Miséricorde, mon estomac en est tout retourné!! L'esprit puritain caractéristique à la culture américaine reste palpable même dans les séries à succès. Le plaisir est forcément coupable. Les enfants hors mariage restent une faute et Dieu fait souvent son "apparition" dans diverses situations. A chacun de savoir prendre du recul. C'est comme pour tout ce qu'on voit et entend tous les jours via différents supports. N'y voyez ici aucune accusation pointée contre ceux qui font l'actualité et dont je fais partie... Ce qui est certain et universel c'est que les séries télévisées, diffusées par des centaines de chaînes à travers le monde, ont influencé les téléspectateurs sur plusieurs générations et ont profondément marqué leur culture.
Je pourrais dans cette catégorie distinguer les séries par types (saga, feuilleton, série bouclée, Soap Opera, sitcom..) ou par genres (comédie, dramatique, judciaire, politique...) mais non. Quand j'appuie sur le bouton play qui lance mon épisode j'ai toujours l'impression d'être télétransporté dans un lieu.
Interlude - je ne peux parler de télétransportation sans faire hommage à deux femmes fictives issues de séries TV. Alors Hilguegeu de Salut les Musclés, si tu m'entends... Sans Oublier la glam' Lisa de Code Lisa.. "She's alive...ALIVE!" -
Je décide donc de vous entraîner dans un tour des USA car quand je regarde Desperate Housewives je pars à Wisteria Lane. Quand je regarde True Blood je suis à Bon Temps en Louisianne. Quang je regarde Fringe je suis à Boston. Quand je regarde Grey's Anatomy je suis à Seattle. Quand je regarde Dexter je suis à Miami. Quand je regarde Friends je suis à New York. Et quand je regarde Lost...bah moi aussi je suis perdue!
Allez, Good trip!